Dans un monde à la fois post- et pré-apocalyptique, la création de Dieu est à bout de souffle : ses enfants chéris ont tout détruit. Celui-ci décide alors d’un déluge qui anéantira toute vie sur Terre ou presque. Noé, sage et juste, sera chargé de construire une arche pour sauver un couple de chaque race animale… Cette intégrale revisite magistralement l’un des plus grands mythes de la Bible.
Cette intégrale de Noé sort juste avant son adaptation cinématographique, aussi issue de la plume de Darren Aronofsky et Ari Handel. Ses quatre actes s’ouvrent sur un monde sans eau, détruit par la soif de pouvoir et la violence. Alors que la fureur des Hommes est loi, Noé, lui, entend l’appel de Dieu. Happés par le souffle épique et le rythme soutenu, nous suivons ses premiers pas en tant que prophète...
Vient ensuite le temps de construction de l’arche, de l’arrivée des animaux puis celui des premières gouttes. Les Hommes se battent à présent pour prendre le navire de force à Noé. L’intrigue se resserre peu à peu sur ce dernier qui fleurte de plus en plus avec la démence… Des grands espaces noyés au huis clos tendu, Noé joue avec les nerfs de son lecteur. Le prophète, détruit par le fardeau de sa mission, fait monter la tension alors même que le déluge a cessé.
Le dessin n’est pas en reste, bien au contraire. Il se dégage de chaque case, une force primitive et une expressivité incroyable. Les regards et les postures en disent autant voire plus qu’un discours. Chaque acte, avec ses couleurs et ses décors particuliers nous donne à voir l’immense talent de Niko Henrichon. Mention spéciale pour la dernière planche qui donne avec force une image d’espoir. Le cinéma va avoir fort à faire pour relever le défi lancé par ce dessinateur.
Une belle claque comme nous aimerions en prendre plus souvent.
0

0