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Bienvenu chez Lucien !

Pendant l’été, l’équipe de Zoo, vous entraîne dans les ateliers des dessinateurs et dessinatrices. Pour commencer, Frank Margerin nous ouvre la porte de son atelier-maison-musée au cœur de Paris.

Bonjour Frank, nous sommes dans votre atelier qui est un peu un atelier-maison.

Frank Margerin : Oui, c'est un atelier d'artiste dans lequel j'habite. C'est le côté maison et atelier en même temps. C'est vrai que ce n'est pas hyper pratique. Il n'y a pas vraiment de chambre. Tu rentres dans une grande pièce, il y a une mezzanine et un petit sous-sol. Je pense qu'à l'origine c'était un atelier de sculpteur, la terre était peut-être stockée en bas. Au nord, il y a une grande verrière et au sud, une petite, ce qui est une fausse bonne idée ! J’ai installé mon bureau sur la mezzanine au sud, pour profiter de la lumière. Mais l’été niveau chaleur c’est un vrai four à pizza, je crève de chaud ! Du coup, je me suis installé des parasols, comme à la plage. J’en ouvre un au-dessus de mon bureau, j’ai des ventilateurs partout, il ne manque plus que les faux cris de mouettes (rires) ! Et l’hiver, il ne fait pas bien chaud, même si j’ai un chauffage central au gaz. À l’époque, les gens ne dormaient pas dans leur atelier, c’était trop précaire. En général, les mois d’hivers je pars au Chili le plus souvent possible parce que là-bas c’est l’été. C’est pas mal pour la note de chauffage et la vitamine D !

Frank Margerin : Bienvenu chez Lucien !

Atelier de Frank Margerin © Équipe ZOO

On a un peu l’impression d’être dans un petit musée chez vous.

F.M : Oui. J'ai accumulé toute ma vie pas mal de bazar. J'ai toujours fait beaucoup de brocantes. Et puis, quand j'étais jeune, je faisais carrément les décharges. Aujourd’hui, il n'y a plus de décharges à ciel ouvert. C'est mon grand regret parce qu'à l'époque, à la campagne, c’étaient des petites décharges assez propres. Quand un ancien mourrait, la famille pouvait tout balancer à la décharge, un vrai régal pour chiner gratuitement ! Aujourd’hui, on fait des vides-maison, c’est moins drôle. J’ai donc accumulé toute ma vie, maintenant il faudrait que je débarrasse un peu…

Frank Margerin : Bienvenu chez Lucien !

Atelier de Frank Margerin © Équipe ZOO

Toutes ces collections participent à votre concentration ? Est-ce que vous en avez besoin pour travailler ?

F.M : Si je n'ai pas un fly-tox sous le nez, je n’ai aucune idée (rires) ! Non, bien sûr, disons que ça participe à être bien, à se sentir bien. Tu travailles mieux quand tu es dans un décor qui te correspond. Chaque objet que j'ai me parle. Je ne veux pas passer pour un cinglé, mais c'est vrai que je suis entouré d'objets qui sont bienveillants. Il y en a certains que j'ai depuis tout môme. Et puis d’autres sur lesquelles j'ai dû fantasmer quand j'étais gamin et que J'ai acheté depuis. Ce capharnaüm, cet amoncellement d'objets ressemble à une sorte d'expo, de musée. C'est mon univers. Je m'y sens bien. Pour beaucoup de gens, c'est sûrement un peu chargé ! J'essaie quand même depuis que j’ai une maison à la campagne de ramener des objets à chaque voyage.

Frank Margerin : Bienvenu chez Lucien !

Frank Margerin dans son atelier © Équipe ZOO


Est-ce que vous avez tous les objets dérivés autour de Lucien ?

F.M : J'adorerais tout avoir. C'est fou parce que je suis très collectionneur et Je n'ai pas pensé à collectionner mes propres objets. En voyant maintenant des collections de mes lecteurs, je me dis mais ils ont telles pièce et pas moi. Je passe mon temps à pleurer sur les réseaux (rires) ! De temps en temps, j’ai des collectionneurs généreux qui les ont en double et me disent : « Allez tout de même, il faut que t'en aies un ».

Frank Margerin : Bienvenu chez Lucien !

Atelier de Frank Margerin © Équipe ZOO

Il y a aussi beaucoup de guitares dans votre atelier.

F.M : Oui, alors ça, c'est un peu n'importe quoi parce que je me suis mis à la guitare assez tard. J'ai toujours été fasciné par cet instrument. Et du jour où je me suis mis à grattouiller, mon intérêt n’allait que vers la guitare, j’étais devenu obsédé par les guitares. J’allais traîner mes guêtres du coté de Pigalle à Paris. Il y avait plein de magasins à l'époque. Ce n’est pas pour ça que j’achetais, c’était juste le plaisir de découvrir de nouveaux modèles. J'ai quand même fini par m'en acheter quelques-unes mais tu joues souvent sur la même. Tu en as une ou deux que tu aimes bien et le reste c’est pour la déco comme la guitare avec Renaud. C'est une copie de Fender Telecaster qui a été décorée avec un de mes dessins qu’on a reproduit très fidèlement. C'est Renaud qui joue avec Lucien. C'est la première d'une longue série de guitares décorées. Bilal, Solé, Ptiluc…en ont fait également.

Frank Margerin : Bienvenu chez Lucien !

Atelier de Frank Margerin © Équipe ZOO

Est-ce que justement, vous dessinez en écoutant de la musique ?

F.M :Oui, je dessine souvent en musique mais j’écoute surtout la radio. Et pour ne pas la nommer c’est surtout une radio du service public. J’écoute beaucoup d’émissions en dessinant.

Le festival « Le cabaret vert », fin aout, associe musique et BD. Quels souvenirs gardez-vous de l’événement ?

F.M : J’ai été invité il y a quelques années. C'est un festival qui est sur plusieurs jours, absolument incroyable, c’est énorme ! Il y a des scènes immenses. Quand une scène se termine, ça enchaîne dans les 10 minutes sur une autre. Il y a plein de petites scènes pour des groupes plus amateurs... et c'est super écolo, les bénévoles nettoient tout. C'est une super ambiance, les gens sont cool. Ils essayent plutôt de faire venir des auteurs qui sont dans l’esprit BD et musique et c’est sympa de pouvoir côtoyer les artistes. On n'est pas mis à part, on mange avec eux, on les croise.

C’est la même ambiance que les journées Lucien à Entrains sur Nohain le premier weekend d’aout ?

F.M : (rires) J’ai acheté, il y a un an une maison dans ce petit village de la Nièvre. J'y allais régulièrement depuis plusieurs années parce que ma sœur avait déjà une maison. J’ai donc sympathisé avec pas mal de gens qui habitent ici. Je trouvais que c’était agréable et un jour, l’opportunité d’acheter une maison où il n’y avait rien à faire s’est présentée. Une maison où tu rentres avec tes valises et tu t’installes. J'ai craqué et je ne regrette pas.

Les gens du village se sont dit : « On a une star chez nous (rires) il faut que l’on fasse quelque chose ». Il se trouve que j’avais récupéré une ancienne exposition avec des grands panneaux. Pendant le week-end, on les place dans tout le village et on propose des animations : rassemblement de mobylettes, de vieilles voitures, concerts… J'aime bien les ambiances kermesses. Faire tomber des boites de conserve avec des ballots de chiffon comme quand j’étais gamin, c'est ça qui m'amuse ! Cette année, il y aura un tournoi de baby-foot. Ça va être sympa et sans prétention. La première année, tout le monde était enthousiaste, on refait donc le coup une seconde fois.

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Les Journée Lucien © Association Intaranum

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