Cette semaine, la Toile montante vous offre un brin de douce fantaisie grâce aux planches de Zoé Bergeret. Portrait de la blogueuse de La tâche entre deux chaises, où se déchaîne une faune adorablement pittoresque !
Une artiste chevronnée
Pour Zoé Bergeret, la BD est un rêve qu’elle se promet de réaliser depuis le collège. Ni la pression des études en arts appliqués ni les refus des grandes écoles n’ont freiné son imagination débordante. Car au plus profond d’elle-même, la jeune femme cache une envie féroce de dessiner. Plus flamboyante que sa crinière rousse, plus scintillante que la passion qui se reflète dans ses lunettes. Que ce soit en école d’art ou en autodidacte, l’artiste a toujours gardé une leçon en tête : « Ne jamais arrêter de dessiner et toujours observer ce que les autres font pour forger mon style ! »
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La ténacité de Zoé Bergeret la ferait presque ressembler à Clint Eastwood dans Le Bon, la Brute, et le Truand.
D’abord adepte du stylet graphique, Zoé pare peu à peu son trait de touches d’encre, d’aquarelle, de crayon et de feutre Posca. Dans ce festival de couleurs qui fait vibrer les murs de son blog La tâche entre deux chaises, on découvre une sensibilité artistique ou plutôt celle d’une grande enfant...
Ode à l’espièglerie enfantine
Influencées par l’esprit fantasque de Tomi Ungerer et Dr Seuss, les illustrations de Zoé nous invitent dans un monde où trône la malice enfantine, sans pour autant « être gnangnan » corrige-t-elle avant d’ajouter « J’ai toujours eu du mal avec ces auteurs jeunesse qui ménagent leurs lecteurs sur des sujets sensibles. Pour moi, il est important de ne pas prendre les enfants pour des débiles. D’autant plus que la plupart sont assez futés pour comprendre les choses... »

Fritur la puce obsède Zoé Bergeret au point de s’infiltrer dans son œuvre préférée, Le Mangeur de patates de Vincent Van Gogh !
Peut-être pas aussi rusés que Fritur la Puce, Jason l’Ours, Clément le Paresseux et l’armée de créatures qui peuplent les pages son petit carnet de croquis. Gigantesques monstres à cornes ou adorables rongeurs de tout poil, ces bestioles incarnent à leur façon le caractère et les émotions de la blogueuse : « La tristesse, l’anxiété et la solitude sont des émotions que je ressens souvent. Les exprimer à travers des personnages animaliers me permet de m’en décharger plus facilement... »
Dans les abysses de la toile...
Malgré la noirceur de certains de ses billets, Zoé parvient à y ajouter l’humour grinçant puisé chez Boulet et Davy Mourier. « Si je dramatisais tout ce que j’endurais au quotidien, mes BD seraient atrocement déprimantes. » explique-t-elle, un sourire en coin. Si l’auteure n’avait pas emprunté la voie artistique, elle serait sûrement pirate ou cow-boy solitaire. Sans doute est-ce ce côté intrépide qui l’a incité à montrer ses créations sur la toile : « Ca fait depuis le collège que je crée et supprime mes blogs. À un moment donné je me suis décidée à prendre mon courage à deux mains pour me lancer, sans quoi personne n’aurait idée de l’étendue de mon travail. »

Avec Perrine l’Axolotl et Marin le Monstre bleu, Zoé Bergeret parle de l’amitié dans sa complexité.
Ragaillardie par cette percée héroïque, elle a pu révéler ses compagnons à poils et plumes, Perrine l’Axolotl et Marin le Monstre Bleues en tête de cortège. Alors qu’elle dispose déjà d’un bestiaire bien rempli, de nouveaux personnages fusent toujours dans la tête de la dessinatrice : « On peut prévoir la future naissance d’un futur robot habité par l’esprit d’un chat, et celle d’un éventuel duo de cafards répondant au nom de Vermine et Clampin ! » Rien qu’à l’entendre parler de ces drôles de bêtes, on sent chez Zoé cette tendresse et cette fantaisie, qu’elle nous transmet à chaque fois que notre regard tombe sur une de ses planches...

Avant de rejoindre Zoé Bergeret dans son Arche de Noé créatif, faites un tour sur son blog !
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