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Le Voleur d’estampes, art japonais et révolution

Une vision du monde actuelle

Le voleur d'estampe
Le personnage principal a une vision très actuelle de la société…

Je suis quelqu’un de très politisé. Mais je n’allais pas utiliser Le Voleur d’estampes comme une tribune pour dire ce que je pensais. Néanmoins j’avais envie de raconter mon rapport au monde, ce qui était plus facile dans l’imaginaire, à travers le personnage du jeune homme au foulard.

Je voulais un personnage clairvoyant qui soit un peu en marge de la société. Il ne quitte pas la ville car on peut ne pas aimer la société dans laquelle on vit, sans pour autant s’expatrier. Il reste aussi pour dominer la ville mais d’une autre manière que d’avoir le pouvoir sur les gens. Faire la nique au colonel et au gouverneur lui plait énormément. Il peut faire ce qu’il veut, il est libre. Autant la fille veut s’enfuir ; autant lui je ne sais pas vraiment...

Le voleur d'estampe : fille du gouverneur
La fille et lui sont deux personnages qui cherchent à être en marge…

Je voulais qu’elle ait l’apparence d’une poupée princesse un peu fragile. Presque adolescente immature en apparence, elle est en fait rebelle car le sort qu’on lui réserve c’est de la merde ! Les mariages arrangés, je trouve ça révoltant. On voit bien avec cette édition du festival d’Angoulême qu’il y a un problème avec la place de la femme dans la société... Les gens ont une image de la Japonaise du XIXe siècle comme étant complètement soumise. Je voulais une femme forte qui refuse ce sort.

Quant au voleur, ce qui m’intéressait c’est qu’il ait un pouvoir ! J’ai donc ajouté un côté fantastique avec la légende du Tengu, un oiseau-démon des forêts associé au voleur. Je ne voulais pas que le héros vole pour la gloire ou pour l’argent, ni qu’il soit un Robin des bois. Je pourrais expliquer comment les personnages sont construits mais je dévoilerais la fin du deuxième tome... Des personnages qui ne sont pas mis en avant dans ce premier tome auront un rôle fondamental dans le deuxième.

Comme le forgeron ?

Surtout son enfant. Je voulais que le forgeron soit le révolutionnaire, le mec un peu syndicaliste. Ce scénario je l’ai écrit, il y a trois-quatre ans et je trouve que le monde n’a pas changé en bien ces derniers temps. À l’époque, je trouvais le discours révolutionnaire un peu passé : ça a beaucoup changé. Quand je parle de barrages ou d’assignation à résidence dans le deuxième tome, ça a un autre écho aujourd’hui.

Veux-tu toujours adapter en dessin animé Le Voleur d’estampes ?

Bien sûr. J’attends les propositions !

Le Voleur d'estampes

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