Delphine Cuveele et Dawid avait raconté la disparition d’un être cher avec l’émouvant Passe-Passe, qui a reçu le prix Coup de cœur BD’Répian culturebd. Ils reviennent avec Dessus-Dessous, où une taupe rencontre une famille. Ils creusent avec nous comment est née cette histoire où les enfants ne reculent devant rien pour sauver ce petit mammifère !
Chiche !
Delphine, comment est-née cette histoire de taupe ?
Delphine Cuveele : C’est une histoire vraie en fait ! J’ai un tout petit jardin chez moi qui me demande plein de travail. Quand j’avais enfin réussi à faire pousser un peu de gazon, j’ai découvert le lendemain quatre taupinières qui traversaient mon jardin. Je suis donc allée sur internet pour trouver comment chasser une taupe. J’ai trouvé plein de choses farfelues mais qui revenaient tellement qu’elles devaient donc probablement marcher. Je n’ai pas pu tout utiliser dans le livre, car il y avait notamment « faire pipi dans les taupinières » !

Et ce jour là, j’avais rendez-vous avec Dawid pour parler de Passe-Passe. Je lui raconte mon histoire de taupe et il me dit répond que c’est un super sujet BD ! On s’est dit, chiche ! Et c’était parti ! J’ai aussi eu envie de reprendre la petite fille de Passe-Passe et d’y greffer un côté drôle avec le papa qui rate tous ses pièges.
Et vous vouliez faire un pied de nez à la mort, évoquée dans Passe-Passe, avec cette petite taupe qui y échappe ?
Delphine Cuveele : On n’y a pas pensé ! Mais on va dire ça maintenant ! [Rires] Sur le coup, on n’avait pas vu ce lien. On s’est même demandé si on pouvait reprendre les personnages de Passe-Passe, puisqu’on passait d’un registre poétique au comique. Notre éditeur nous a poussé à oser !
C’est pour ça aussi que vous avez fait un clin d’œil au papillon ?
Delphine Cuveele : Dès le début, on s’est dit que ce serait nécessaire de replacer le papillon dans le deuxième tome, discrètement.

Dawid : On va à chaque fois agrandir la ménagerie !
Delphine Cuveele : D’où la case de fin de Dessus-Dessous : la taupe ne devait pas partir trop loin ! A chaque tome, il y aura un nouvel animal principal mais on reverra aussi les autres !
Comment travaillez-vous ensemble ?
Delphine Cuveele : Après la décision sur l’idée de base, j’envoie un texte très simple à Dawid. Une histoire qui ressemble à un album jeunesse. Ensuite il fait le découpage et dessine. Mon plus gros travail est au début.
Dawid : Et après c’est moi ! On parle tout le long du processus, dès qu’il y a un truc qui coince !
Travailler pour du muet est plus difficile ?
Delphine Cuveele : Avant Passe-Passe, je n’avais travaillé que sur de la réécriture de dialogues, donc quand on m’a proposé du muet, j’ai pensé que ce serait insurmontable ! Surtout que je suis très bavarde, que j’adore les mots et que je ne suis pas trop visuelle ! Il est assez difficile que l’idée de base puisse passer que par l’image, sans dialogue. Mais après c’est magique ! Paradoxalement, je ne m’imagine pas faire parler une BD maintenant ! J’ai même peur de faire une BD parlante !

Dawid : Quand j’ai dessiné La Belle et la Bête, il nous fallait des symboles dans des bulles vu que l’histoire n’est pas faite pour être racontée sans dialogues. Pour Passe-Passe et Dessus-Dessous, on peut éviter vu que l’histoire est conçue pour le muet !
Delphine Cuveele : J’ai adapté mon écriture : je sais que tout doit passer par les expressions.
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