Le Sasquatch aux grands pieds

Le Sasquatch de Marvel
Comment est né graphiquement le Sasquatch ?

Le Sasquatch de Marvel
Stéphane Sénégas : J’ai commencé par voir des images des films et des comics. C’est le Sasquatch de Marvel qui m’a inspiré. Ensuite j’ai tout mélangé pour créer le personnage. J’ai commencé par sa manière de se déplacer : je le voyais comme un singe, marchant sur ses mains.
Au début, c’était très cartoon. Par touches, je lui ai enlevé le visage, le côté cartoon. Comme pour le loup du troisième tome, il fallait qu’il soit furtif, qu’on l’imagine avant de le voir. C’est vraiment un travail sur l’ambiance et la peur de l’inconnu.
Le titre Grand-Pied est venu de quoi ?
Stéphane Sénégas : Au début c’était : Big Foot ou Sasquatch. Sasquatch, ça claque, mais très peu de personnes connaissent. Et pour les petits lecteurs, ce n’est pas parlant. Un jour Marc Lisano nous dit simplement « Grand-Pied ! ». On trouvait ça très rigolo, donc on a gardé son titre !

Frédéric Maupomé : Ce qui me permet de continuer à ne jamais trouver le titre des albums que je fais ! A part Les Supers avec Dawid mais je ne sais pas encore si ce sera imprimé comme ça !
Comment avez-vous créé vos Indiens ?
Stéphane Sénégas : Le jour où j’ai décidé que je ferai de l’édition jeunesse, c’est pour la liberté que ça me donnait ! Si d’un coup je veux faire un hippopotame violet avec une cape rose qui veut sauver une mamie dans les bois, pas de problèmes ! Ça permet d’avoir une distance par rapport à la réalité.

Donc grâce à ça, j’ai pu planter des tentes et mettre des poules, alors qu’elles n’étaient pas dans la région à l’époque. Il nous faut seulement un langage crédible, pas un côté réaliste.
Frédéric Maupomé : C’est une histoire d’Indiens, fantasmés par les enfants. Même si au bout de quatre tomes je sais où ça se passe, vu que j’ai fait des recherches.
Pourquoi ce retour des poules ?
Frédéric Maupomé : Au fur et à mesure des tomes, on a de nouveaux animaux mais les enfants nous demandent des nouvelles des anciens. Donc on voulait remettre les poules, qui se sont calées toutes seules dans l’histoire avec un effet de contraste très fort.

Stéphane Sénégas : Justement, elles nous permettent d’amorcer l’histoire tout en embêtant Anuki.
Les ambiances de couleurs sont très contrastées dans cet album !
Stéphane Sénégas : Cet album est un vrai rodéo de couleurs : bleu, orange, blanc, sépia. C’est l’album qui m’a fait le plus peur au début ! Un vrai défi car il un a un vrai rythme de couleur !
Et quels sont vos projets en cours ?
Stéphane Sénégas : Le sixième tome avec une famille de grues et les premiers émois amoureux d’Anuki !
Frédéric Maupomé : C’est le moment où les enfants ont un rire particulier : c’est ce qu’on cherche !

Stéphane Sénégas : Ainsi qu’une application Anuki, qui sort. Souvent dans les rencontres scolaires, les enfants veulent raconter une histoire mais arrivent pas à dessiner. Donc cette appli leur offre les outils pour le faire, plus des jeux et le making-of du tome 5. C’est gratuit en plus !
Ainsi qu’Adada, un livre à lire avec les enfants sur les genoux en leur faisant le cheval. On ne l’a pas encore signé !
Frédéric Maupomé : Mais aussi une BD adulte, une comédie romantique : on est tout au début de l’écriture. On est en danger, car c’est une forme qu’on n’a jamais exploité avant. Sans compter qu’on est en contact avec une productrice pour mettre Anuki en court-métrage animé !
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