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Handicap, Metal et Extraterrestres !

Le dessinateur de Friskoz Invaderz from Space, est peut-être en fauteuil roulant mais il a de l’énergie pour quatre. Fan de série Z et d’univers trashs, il fuse et parle de sa BD et de son scénariste comme personne ! Retour sur cette trilogie en devenir qui mérite le détour !

Série Z et message positif

Comment est né Friskoz Invaderz from Space ?

Ledouble, c’est le meilleur scénaristique de la Terre. Il y a 5 ans, je l’ai appelé avec une idée en tête : parler de métal, de série Z et de handicap. Quand je lui ai proposé mon idée, j’étais fidèle à moi-même : ça partait dans tous les sens, avec plein de personnages complètement tarés le tout avec plein de références.

Il a rien compris au début mais après m’avoir écouté, il a tout nettoyé ! Il a renforcé certains personnages tout en faisant une histoire cohérente. Il a vraiment su garder l’essentiel : le message sur le handicap. En fait, je déteste les héros comme dans XIII, qui cumulent belle gueule et un côté un peu super-héros. J’aime bien incruster un personnage qui a un problème physique, moteur par exemple et le rendre « normal » dans l’histoire.

C’est le cas avec le héros de Friskoz, Nic Loomis : grâce à ses pensées en voix off, on fait passer plein de choses sur le handicap et grâce à l’histoire barrée, on en fait aussi un héros normal. Il est comme tout le monde, a ses propres problèmes et en plus sait se battre avec ses béquilles ! Ca permet de rendre banal la différence du handicap, avec de l’humour à tous les niveaux.

Et d’ailleurs on y ajoute aussi des extraterrestres et la révélation suivante : Le métal va sauver l’univers !

Peux-tu nous donner quelques exemples de références ?

Mouetteman par exemple. Ce personnage a l’air complètement fou parce qu’il parle de lui à la troisième personne et se balade de toits en toits. Il vient de l’amour de Ledouble pour Condorman, un film parodique.

On a inclus aussi de nombreuses références aux jeux vidéo et aux films d’horreur ou de série Z. Notamment Surfe or Die, référence à California Games que j’admirais étant plus jeune ! Dans le deuxième tome, on joue avec Bonanza Bros : nos héros ressemblent aux personnages principaux de ce jeu et on le souligne !

Plus « grave » comme référence, les Patrols Boys sont nés d’une émission que j’avais vu sur des Américains à la retraite qui gardent la frontière avec le Mexique par tous les moyens. Ils n’ont pas le droit de tirer, encore heureux, mais font des putains de barrages, ça m’a choqué ! La ville de Frikoz vit à peu près le même phénomène : comme c’est une des seules cités épargnées par la montée des eaux, des réfugiés essaient d’y venir. La milice locale rejette tous les réfugiés qui arrivent et fait tout pour les traumatiser… Son chef est en plus un sacré salopard !

Et il y a aussi des références à nos vies. Comme quand Nic Loomis sort sa carte Améthyste pour prendre le bus. C’est la réplique exacte de mon ancienne carte handicapé ! On a mélangé plein de choses qu’on aime et qu’on vit.

Quelles sont tes influences majeures en BD ?

Je n’ai pas lu beaucoup de BD « traditionnelle », vu que ça m’ennuie. Ce qui m’inspire, c’est des univers comme Les Lascars, Monkey Bizness, Lucha Libre ou Mutafukaz. Des trucs complètement barrés, avec plein de blagues de toutes sortes. J’adore en général des choses trash, avec des explosions et de l’humour. Mais aussi énormément les huis clos.


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