ZOO

Colonie de vacances post-apocalyptique

L'apocalypse sans zombies

Ton trait a totalement changé des Chroniques des Immortels à Gung Ho.

Je voulais un style complètement différent pour cette BD. Comme je travaille aussi beaucoup pour des films d’animation, j’ai l’habitude de beaucoup changer mon trait pour chaque histoire. Je n’aimerais pas du tout avoir un style figé étiqueté « le style de Thomas Von Kummant » ! [Rires]


Gung Ho a été créé directement pour la France et comme les peintres français ont un travail du trait fantastique, je me suis dit que je ne pourrais pas faire mieux. Donc j’ai supprimé complètement les lignes. J’ai travaillé comme un collage : je coupe des silhouettes que je colle sur des couleurs et des textures sur ordinateur.


C’est l’apocalypse et tu arrives à rendre le tout sublime et grandiose.

Beaucoup d’histoires post-apocalypse sont sales, grises et poussiéreuses, comme des histoires de guerre. A l’inverse, je me suis dit que l’histoire doit être belle puisqu’elle est centrée sur les adolescents, qui savent trouver des moments « romantiques », même au milieu de nulle part. Pour eux, c’est une sorte de colonie de vacances, qui contraste avec le danger au-delà des murs.

Comment sont nés les trois types de singes infectés, la fameuse menace ?

Les rippers sont nés car on cherchait une menace. Ca aurait très bien pu être des zombies, mais je n’aime pas les dessiner… On s’est dit qu’il fallait des animaux avec différentes types dans la même espèce, qui ont chacun leur fonction. Un peu plus tard, on verra ce qui existe d’autre comme menace…


La question de l’histoire n’est pas d’où vient l’épidémie, les personnages en parlent, mais personne ne sait d’où ça vient. Jusqu’au point où notre récit est écrit, la cause de l’épidémie n’est pas donnée, mais plus tard qui sait…

D’ailleurs vous avez fait un clin d’œil au récit de zombies.

Oui, dans le début du premier tome, car The Walking Dead sortait en série télé et on voulait vraiment jouer avec les attentes des lecteurs. Qu’on se dise, voici un récit de zombies et puis non ! D’ailleurs si on avait fait un récit avec des zombies, ça l’aurait fait pour les effets de masse, mais c’est trop lent pour des adolescents : s’échapper aurait été trop facile pour. D’où les rippers.


Comment avez-vous construit Fort Apache ?

On savait ce dont on avait besoin pour l’histoire : en haut de la falaise il fallait une vieille ville, un peu comme en Toscane mais aussi une crique derrière la falaise, une grande villa. On n’a pas décidé où Fort Apache est situé exactement, mais c’est quelque part dans le Sud de l’Europe.


Votre univers s’agrandit au fur et à mesure des tomes…

Oui, le récit va de plus en plus à l’extérieur, mais on n’ira pas jusqu’à d’autres continents par exemple.


Il y a un singe très mignon à la fin du livre, d’où sort-il ?

Dans notre studio, il y avait un peintre connu qui fait du street art. Donc on a créé cette mascotte qui met en avant un ripper en street art. D’ailleurs je me dis que même à Fort Apache, il y a bien quelques personnes qui vont faire du street art et que cet art y a d’ailleurs totalement sa place !

C’est pour cela qu’on en voit dans la BD et que je m’en suis servi pour la fresque qui se moque de la gouverneuse. C’était l’idéal pour créer quelque chose de fort et de drôle, de la main d’un adolescent.


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