Des Beatles à Spirou !
Vous préparez en ce moment la biographie des Beatles en BD. Pouvez-vous nous dire comment vous travaillez sur cet énorme projet ?
Le projet est né de la série Love Song chez Le Lombard dont le premier tome faisait référence aux Beatles. Je voulais retranscrire les biographies que j’avais lues en bande dessinée mais je me suis vite retrouvé confronté aux 25 000 versions différentes du même événement. J’ai donc décliné le même moment trois à quatre fois selon différents points de vue. Ça m’a déjà amené énormément de travail. De fil en aiguille, le projet est devenu gigantesque.
Pour une journée de dessin, j’ai quatre à cinq jours de recherche. Je dois retrouver le Liverpool de 1956, comment étaient les bus, lequel ils prenaient, quelle était la coupe de cheveux de McCartney, quelles étaient les tenues qu’ils portaient. Et là ça devient effrayant. Il y a très peu d’archives de la jeunesse des Beatles mais des millions de fans à travers le monde qui eux savent tout et sont très pointilleux. C’est un projet véritablement chronophage !

Pouvez-vous nous parler de votre prochaine sortie chez Kennes ?
Je suis ravi car je travaille avec Ruben Pellejero avec qui je n’aurai jamais pensé pouvoir travailler ! On s’est pris d’amitié il y a quelques années et j’avais envie de me mettre au scénario au service de quelqu’un d’autre. J’ai écrit une première histoire mais il me l’a renvoyée en me disant qu’il voulait quelque chose de plus rock. Je lui ai donc proposé un récit que j’avais en tête depuis longtemps.
Un mec se retrouve à l’enterrement de son père et annonce sa dernière volonté qui n’est pas d’être enterré dans le caveau familial mais qu’on jette ses cendres sur l’île de Wight. Le fils va alors suivre tout un chemin prévu par le père avec une bande-son des années 70 que Ruben adore. Il se retrouve donc à dessiner des vieux qui fument des joints, des guitaristes et des Combi Van et il est enchanté !

Comment adaptez-vous votre style graphique aux séries ?
On a l’impression qu’un dessinateur a toujours le même style mais cela change beaucoup. Pour Love Song, mon dessin est de plus en plus noir parce que ça s’est naturellement manifesté comme ça. On pense que je gère mes séries mais ce sont les personnages qui me gèrent, même pour le dessin.
C’est quelque chose d’intuitif qu’il faut écouter mais qui est un peu démoniaque car je n’ai pas le sentiment de contrôler quoique ce soit. Il se passe la même chose pour mon album avec Ruben, ce qui est d’autant plus intéressant que ce sont ses personnages et le trait qu’il leur a donné qui m’emmènent encore ailleurs. Il y a notamment un personnage qui a pris une direction totalement imprévue et qui me ravit !
On parle aussi d’un Spirou de… en préparation ?
Effectivement il est en route mais je ne peux pas trop en parler car il est très particulier !

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