Vincent Mallié est depuis 2006 le dessinateur du Grand Mort. Le sixième tome est prévu pour la fin d’année, ce qui nous donne l’occasion de revenir sur l’histoire d’une série un peu particulière, fruit d’une collaboration entre quatre auteurs de tous les horizons. Vincent Mallié nous présente les secrets derrière la création d’un monde bien à eux !
Des albums à 8 mains
Comment as-tu commencé à travailler sur Le Grand Mort ?
Vincent Mallié : Au départ le projet a vraiment été initié par Régis Loisel et Jean-Blaise Djian. À l'époque, je travaillais sur une série de science-fiction et j’ai entendu parler de ce scénario là. Après avoir lu le synopsis, que j’ai adoré, j’ai tout simplement contacté Régis et Jean-Blaise pour leur dire que le projet m’intéressait et que je voulais travailler dessus. Et voilà, ça s’est fait assez naturellement !

J’avais commencé à faire pas mal de croquis préparatoires sur le sujet. On s’est super bien entendus avec Régis et Jean-Blaise, et on a donc commencé à démarcher les éditeurs avec le projet. Au départ, c’était assez atypique, on ne se connaissait pas avant de bosser ensemble, alors que l’inverse est souvent la norme. François Lapierre nous a rejoints en cours de route pour les couleurs, et nous étions au complet.
Qu’est ce qui vous a accroché en lisant le synospis ?
D’abord c’était un univers que je n’avais absolument pas abordé jusqu’ici : du fantastique proche de l’heroic fantasy mais avec beaucoup d’éléments contemporains à dessiner. L’histoire me plaisait bien, surtout les personnages en fait, auxquels j’ai accroché immédiatement. Et puis c’était aussi l’occasion de travailler avec Régis Loisel, qui est un auteur que j’admire beaucoup, donc l’occasion d’apprendre beaucoup !
Du coup, comment travaillez-vous à quatre ? Comment se passent les échanges ?
En général, Jean-Blaise et Régis se réunissent pour écrire le scénario. J’essaie d’être présent aussi, mais c’est parfois un peu compliqué, puisque Jean-Blaise vient de Normandie, Régis de Montréal et je dois arriver de Paris. Donc ça n’est pas toujours possible de se voir tous les trois.
Après leur premier jet, on en rediscute, puis je commence le dessin, que je leur envoie au fur et à mesure, ce qui nous permet d’échanger tout au long de l’écriture et du dessin de l’album. L’échange est permanent. Comme en plus Régis est dessinateur, il a souvent un avis vachement pertinent. Et puis internet facilite beaucoup tout ça !
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Comment travailles-tu avec François Lapierre, ton coloriste ?
Ce qui est agréable, c’est qu’il est aussi dessinateur donc il a une bonne notion des mises en valeur, des ombres, etc. ! Je peux lui donner des instructions, mais je trouve que le résultat est bien meilleur quand il se réapproprie les planches. Il sent bien ce que j’ai voulu mettre en place en noir et blanc. Il y a peu de retouches à faire !
Tu as donc commencé par trouver l’apparence des personnages ?
Ils sont vraiment le résultat d’échanges avec Régis et Jean-Blaise. J’ai mis un peu de temps à les trouver ; je suis parti sur mon style avant de les modifier progressivement en fonction des retours et de ma façon de les voir. Il fallait trouver des morphologies : Pauline est assez nerveuse, sèche, pendant que Gaëlle est plus hédoniste, Erwan est vraiment un gentil avant tout, etc.
Encore une fois, tout passe par l’échange avec les scénaristes. Cet échange nous a permis de cerner de mieux en mieux les personnages avant que je ne trouve finalement l’apparence qui leur correspondrait le mieux.

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