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Aux Racines du mythe américain

Le réalisme des personnages de cartoon

À la fin, nous découvrons un personnage qui nous offre un regard neuf sur l'histoire...

Nous voulions que le lecteur sache dès le début que ce ne sera que de la testostérone, une histoire centrée sur le point de vue d’hommes blancs du Sud. Ce nouveau personnage représente donc enfin un point de vue alternatif ! Mais nous voulons prendre le temps dans notre façon d’écrire son personnage et de l’établir dans l’histoire correctement.

Comment avez-vous travaillé l’ambiance graphique du Sud ?

J’habite toujours dans le Sud, mais dans une ville désormais, donc je ne vais pas prétendre que j’ai tout fait de nature ! Mais j’ai passé une grande partie de mon début de vie à la campagne, donc beaucoup des images de ce bouquin viennent de mon enfance et de mon adolescence. J’ai essayé de créer quelque chose de correct dans les émotions. L’ambiance est réaliste je pense. Trouver la petite touche, le petit éclat de vie dans les personnages pour qu’ils aient l’air vivants, réels, bref pour qu’ils aient l’air d’exister.

Cette histoire de transmission d’objets presque sacrés dans une famille est quelque chose de très commun. Dans de nombreuses familles on entend des histoires du style « cette table était celle de ton arrière-arrière-grand-père, qui l’a fabriqué de ses mains avec le bois d’un arbre qu’il a abattu avec un canif ». Et même si souvent la table vient de chez IKEA, l’histoire existe quand même !

L’équipe de football locale, qui sert de couverture aux activités douteuses de Coach Boss est un élément central du livre. Cherchiez-vous ici aussi une atmosphère réaliste ou l’envisagez-vous plus comme une mafia traditionnelle ?

Un peu des deux je dirais. De base, Jason et moi sommes deux fans de football américain. En grandissant, je trouvais que les représentations du sport dans les comics étaient en général mauvaises. Et je ne comprenais pas pourquoi, parce que les comics sont très bon pour mettre l’accent sur les exploits physiques des personnages. Mais je ne trouvais pas d’histoire de sport qui soit à la fois attirante visuellement et intéressante à suivre, vu qu’elles sont souvent extrêmement répétitives.

Ici, cette équipe de football américain est une petite équipe d’amateurs, ce qui permet d’explorer beaucoup plus de choses que dans un comics sportif. Et en faire des mafieux rend le tout encore plus amusant. Mais il y a aussi un  vrai défi à trouver le bon ton et la bonne atmosphère, parce que même s’ils ne sont pas pros, c’est une véritable équipe avec tout ce que cela implique.

La scène d’ouverture, marquante et décalée, est aussi inédite. Comment avez-vous travaillé la narration graphique à deux scénaristes et en tant que dessinateur ?

Originellement, dans le script, la scène d’ouverture avec le chien devait être une simple case. Alors j’ai appelé Jason et je lui ai dit « Hé, je pense qu’on devrait en faire une grosse double page ! » C’est assez amusant dans le fond parce que c’est finalement très banal de voir un chien chier. Mais personne ne le dessine !

De manière générale, c’était important d’avoir une histoire presque monochrome, ce qui ajoute beaucoup à l’ambiance. Je voulais aussi que les personnages soient paradoxalement assez cartoon, pour pouvoir les traiter plus librement et donc probablement de manière plus crédible. Pour moi le réalisme ne vient pas de la conformité d’une oeuvre avec la photographie du même sujet, mais de la façon dont le récit s’agence pour être crédible.


Sur quels autres projets travaillez-vous ?

En ce moment, je travaille surtout sur Spider-Gwen chez Marvel, dont je suis l’auteur principal. C’est une histoire que se déroule en marge du Spiderverse [une série où toutes les versions de Spiderman se rencontrent N.D.L.R.], dans une réalité alternative où c’est Gwen Stacy [la copine de Peter Parker N.D.L.R.] qui est devenue une super-héroïne dotée de pouvoirs issus d’une araignée radioactive !


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