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Le Polar social de l’Angleterre libérale

Une tranche de vie anglaise

Pourquoi avoir choisi de situer l’intrigue dans l’Angleterre contemporaine ?

Lewis Trondheim: Outre le fait que Stéphane a vécu à Londres, c’était intéressant de décentrer le propos par rapport à la France. On se demandait au début si le personnage serait parisien ou provincial… Et rien ne nous convenait vraiment. Alors que Londres a tout de suite évoqué des images, des ambiances…

Stéphane Oiry : J'aime représenter les lieux où j'ai vécu et j'ai séjourné à Londres 18 mois. Londres est une ville très inspirante graphiquement, par son architecture très contrastée et hétérogène (où l'ultra modernité côtoie des bâtiments anciens) et par ses habitants, d'une grande diversité. Par ailleurs, le Londres contemporain me semblait sous-représenté dans la bande dessinée.


Stéphane Oiry, vous vous êtes inspiré du quartier de Kilburn où vous avez vécu. Quels éléments vouliez-vous particulièrement retranscrire de ces lieux ?

Stéphane Oiry : Kilburn est le quartier irlandais avec un taux de chômage élevé qui en fait un lieu vivant à toute heure de la journée. J'avais aussi envie de représenter la station Kilburn High Road, avec son métro aérien.

Vous êtes-vous imposé des contraintes graphiques ou scénaristiques particulières ?

L.T. : Une base avec un gaufrier [une planche de 3 lignes de 3 cases N.D.L.R.] d’un point de vue graphique. C’est tout.

S.O. : Oui, je ne vois pas d'autres contraintes. La forme est venue naturellement sans forcer tel ou tel parti pris. Personnellement, cette série est pour moi l'occasion de creuser la veine réaliste ou « simili-réaliste » amorcées avec Appollo. J'ai de plus en plus de bonheur à tendre vers cette forme, qui me procure des émotions de dessin que je ne ressens pas avec un dessin plus grotesque ou humoristique.


Quelles ont été vos sources d’inspiration graphique majeures ?

S.O. : Multiples. Un grand écart entre Tardi pour les ambiances urbaines et Jaime Hernandez, pour sa manière de faire vivre ses personnages.

Avez-vous prévu une durée particulière pour cette série ?

L.T. : Je viens juste de finir l’écriture du troisième tome qui boucle cette tranche de vie avec Maggy. Je sais que ça peut s’arrêter avec ce tome 3. Ou continuer. J’aimerais bien voir plus loin comment elle continuerait à vivre…

S.O. : Oui, j'ai bien envie de faire un long bout de chemin avec cette Maggy qui est un personnage qui me touche beaucoup.

Quels projets pour l’avenir de la série ?

L.T. : Je pense que ça se décidera dans un an. Stéphane a aussi des projets en parallèle avec le scénariste Appollo.

S.O.: Oui, nous discutons avec Appollo pour remettre le couvert ! Mais ça traîne…

Travaillez-vous actuellement sur d’autres projets dont vous voudriez parler ?

L.T. : Une quinzaine. Mais ils sont tous top secrets !

S.O. : Je poursuis doucement une petite série faussement autobiographique pour la revue numérique Professeur Cyclope : Les Stéphane. Sinon, une grande part de mon temps est consacrée à l'enseignement !

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