Offrandes et Sacrifices
Quels éléments du vaudou vous ont particulièrement inspirée ?
Il y a beaucoup d’interprétations dans le vaudou que je mets en scène dans Ici vont les morts, et beaucoup d'approximations ! Je ne cherche pas à en donner une représentation trop réaliste mais je ne veux surtout pas le dénaturer non plus. Il y a surtout beaucoup de principes que je n’ai pas repris de manière littérale. J’ai d'abord utilisé les esprits, les Loas, qui sont les protecteurs d’un concept, d’une personne ou d’un endroit. Les grigris apparaissent sous différentes formes, les broderies et le collier de Sunday par exemple.

Il y a ensuite les personnages qui ont des pouvoirs sur un élément précis : le grand-père de Naïma peut manipuler le feu, sa femme peut soigner les animaux, etc. Chaque pouvoir est clairement limité. Du coup, si un personnage a besoin de faire quelque chose de plus, sa seule possibilité est de demander l’aide des Loas grâce à des rites particuliers, des offrandes voire des sacrifices. Sunday a par exemple dû faire un sacrifice pour animer Mojo, sa poupée.
Vous faites aussi références à d’autres croyances, avec par exemple le personnage du Golem…
Quand je développais Ici vont les Morts, j’ai dessiné beaucoup de poupées différentes. J’ai dessiné une poupée inspirée par une gourde, une autre par une fraise, etc. J’ai cherché différentes créatures animées, et je suis finalement tombée sur le Jacquemart et le Golem, deux figures qui m’ont beaucoup intéressée et que j’ai gardées en tête. Quand j’ai écris l’apparition de Jack, le Jacquemart, je n’avais gardé que lui, mais il me manquait quelque chose. J’ai donc pensé à rajouter le Golem, le mélange des cultures était intéressant.

Pourquoi avoir ouvert sur la comptine de Solomon Grundy ?
D’abord pour des raisons scénaristiques, que je ne peux malheureusement pas expliquer sans ruiner une partie de l'histoire qui n’est pas encore publiée ! Mais c’est aussi un clin d’œil au cinéma d’horreur où la comptine est un cliché récurrent du genre pour installer l’angoisse. Enfin c’est la comptine préférée de Sunday, qui l’aime beaucoup parce que son nom y figure...

Comment avez-vous choisi les personnalités à donner aux poupées ?
Les poupées sont leurs propres personnages, je ne suis pas partie des personnalités pour les donner aux poupées, mes personnages étaient dès l’origine des poupées. Dès le début, je savais que Mojo serait très innocent, il vient seulement de naître et n’a aucune notion du bien ou du mal. Il pourrait très bien mal tourner en fait !
Pour Sad, je savais aussi dès le début qu’elle n’allait pas beaucoup parler, elle est très silencieuse et ne s’exprime vraiment que grâce à ses gestes. Mais je sais aussi que c’est une petite manipulatrice malgré tout [rires].

Combien de chapitres prévoyez-vous pour Ici vont les Morts ?
Pour l’instant je prévois 7 chapitres, qui devraient être terminés d’ici un an ou deux. J’envisage aussi de travailler sur un projet un peu plus court, qui serait basé sur des légendes russes dans un style assez différent qu’Ici vont les morts, une histoire plus légère et plus accessible à jeune public. Ce serait raconté du point de vue d’une petite fille, Anita, qui raconte tout ce qui se passe d’étrange autour d’eux. Après avoir rencontré Baba Yaga, ils partiront à la recherche d’un animal mystérieux pour le compte du Tsar...
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