Les Mystères de Drifter
Que pouvez-vous nous dire sur les Rouleurs ?
Cette planète a des ressources très limitées, elle a longtemps été une planète minière pour d’autres espèces, mais aujourd’hui, il ne reste plus grand chose. Les Rouleurs doivent donc vivre avec des ressources limitées, en somme ils ont le même objectif que la colonie : survivre. Mais leurs perspectives sont très différentes : ils ont un point de vue très particulier sur l'existence de manière générale.

D’ailleurs l’énergie produite par cette planète l'est, littéralement, sous la forme de déjections…
Sur notre planète, les énergies fossiles sont aussi, en partie le produit de déjections. Le pétrole est constitué principalement d’éléments fossilisés, ce qui inclue probablement la merde de dinosaure. Nous sommes aujourd’hui très déconnectés de l’idée de nature et de notre dépendance à celle-ci, de son aspect animal et organique. On a inventé des produits extrêmement sophistiqués, mais toujours à bases de cailloux.
Comment avez-vous construit l’organisation sociale et politique de cette colonie ?
Les structures de pouvoir sont différentes de celles que l’on connaît sur Terre. Sur cette planète plusieurs espèces cohabitent, dont une plus puissante que les humains, au sens politique du terme. Sur Terre nous sommes indiscutablement l’espèce dominante, mais je veux jouer un peu avec l’arrogance humaine sur une planète où ils ne sont pas l’espèce dominante. « Arrogance » est peut être un mot un peu fort, il s’agit plutôt de l’ego que chaque humain possède, si humble soit-il et de ses réactions face à quelque chose de plus puissant que lui.
Vous avez d’ailleurs construit la ville à proximité d’un gigantesque arc de pierre alien…

Haha, je ne révélerais pas pourquoi il a été construit. Ce n’est pas du tout une Porte des étoiles [rires] mais sa fonction sera révélée par petites touches au fil de l’intrigue. Cependant je peux vous dire que la construction de la ville est très particulière. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles celle-ci s’appelle Ghost Town, notamment parce qu’elle est construite sur le cimetière d’une civilisation précédente.
Quelles sont vos sources d’inspiration de manière générale ?
Je n’ai pas d’inspiration directe, les connexions se font souvent à des moments un peu aléatoires [rires]. Mais à l’heure actuelle, il y a certains d’auteurs indépendants qui m’inspirent, avec le renouveau des comics cette année. Le plus important pour moi c’est surprendre le lecteur avec quelque chose qu’il n’a pas vu jusqu’ici. Ce qui nécessite paradoxalement de lire pas mal de science-fiction dans le cas de Drifter, à la fois pour nourrir mon travail mais aussi pour éviter de reproduire quelque chose qui a déjà été fait.
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Au niveau du dessin, il y a en tout cas une influence européenne certaine, Nic et moi sommes deux grands fans de Moebius. Il y a aussi The Proposition, un western australien très froid dans son approche de la réalisation et des décors. Sans compter beaucoup d’influences inconscientes !
D’autres projets pour l’avenir ?
Je travaille sur deux nouvelles séries qui seront annoncées cet été chez Image Comics. Et il y a aussi Vikings dont j’aimerais clore l’arc en cours et en lancer un second. Je travaille également sur quelques histoires de super-héros dont je ne peux pas parler à l’heure actuelle.
L’une de ces histoires sera également de la science-fiction, mais dans un monde vraiment loin de celui de Drifter. Le thème principal est aussi l’ego, mais à travers le prisme des médias. L’autre est une reprise urbaine de légendes et de contes, sur laquelle je travaille avec Jason Latour, qui a récemment signé Southern Bastards.
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