À la fin de l’été...
Comme chez ces auteurs, on sent une volonté de jouer avec le surnaturel, avec la figure du loup-garou, qui plane comme une ombre sur ce livre…
Le loup-garou pour moi, c’est un ami d’enfance que j’adorais. C’est lui qui m’a fait découvrir le Heavy Metal. Il est décédé quand il avait 16 ans. C’était pour moi un moyen de lui rendre hommage. Il m’a inspiré depuis mon adolescence jusqu’à maintenant.

C’est la première personne de mon entourage dont j’ai connu la mort. Ça m’a bouleversé. Je me souviens de la mélancolie, de la tristesse que j’ai éprouvé, j’avais 11 ans à l’époque. Il fait partie des personnes qui m’ont impressionné étant jeune, un des petits héros que l’on peut se fabriquer au début de l’adolescence qui a touché ma vie.
Le Heavy Metal est une musique qui vous inspire ?
Effectivement, j’écoute du Metal depuis que je suis jeune. Pour mon travail c’est une inspiration ! Les paroles m’aident parfois à trouver le début d’une histoire ou la clef de sa résolution ou des idées. C’est aussi une musique souvent hyper atmosphérique, qui m’aide à créer des ambiances particulières !
Et ce groupe de petites brutes ? Venu de vos expériences personnelles aussi ?
Il y a toujours de grands mecs pour t’emmerder au début de l’adolescence [rires]. Ils vont chercher à te foutre la honte, à t’humilier en permanence. J’ai développé ces personnages pour leur donner un peu de personnalité, en m’inspirant simplement des gens les plus cons que j’ai rencontrés étant jeune !

Je me souviens aussi d’une interview de Dave Mustaine, de Megadeth qui disait avoir arrêté de se battre quand il a commencé la guitare, parce qu’à partir de ce moment là, il y avait toujours quelqu’un de plus fort pour se battre pour lui. Et il m’est arrivé presque la même chose grâce au dessin : je n’avais plus besoin de me défendre seul parce les pires brutes aimaient bien mes dessins et me laissaient tranquille. En fait, l’un d’eux dessinait aussi et c’est pour ça qu’il me foutait la paix !
Pensez-vous que tout ce qu’a vécu Polo l’ait changé ?
J’ai l’impression que l’on vit des chapitres dans la vie : il y a des choses qui se terminent souvent abruptement. On ne choisit pas comment se finissent nos aventures ! Les fins hollywoodiennes ne m’intéressent pas, rien ne se termine jamais comme dans un film. Mon but était de refermer l’histoire comme il était naturel qu’elle se termine. Que la fin ne soit pas forcée.
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À la fin de l’été, Polo a vécu quelque chose de fort qui l’a bouleversé, qui ne l’a pas fondamentalement changé et qui le fait avancer, un peu malgré lui, vers le chapitre suivant !
Quelles sont vos techniques de dessin préférées ?
Je travaille assez simplement au crayon et à l’encre, mais la mise en couleur se fait entièrement sous Photoshop. Pour cet album, c’était très expérimental. Comme je le disais au début, je l’ai construit à partir de dessins, donc j’ai essayé plusieurs choses avant de trouver ce qui collait le mieux à l’ambiance.

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