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Le Nouveau-Monde, un des chevaux de bataille de Patrick Prugne

Un autodidacte inspiré par les impressionnistes, Pratt et Loisel

Vous avez de nombreuses influences, que ce soit en peinture, en bande dessinée et en art de façon générale. Pouvez-vous nous en citer quelques-unes qui ont marqué votre parcours d'auteur de BD ?

Il y en a tellement... En peinture, je suis impressionné par… les impressionnistes ! Mais j’aime aussi beaucoup la vague précédente des néo-classiques comme Delacroix, Goya, les peintres américains comme Hopper. Les illustrateurs d'outre-Atlantique m'ont aussi beaucoup marqué.

En BD, Hugo Pratt pour la mise en scène d’un récit et l’utilisation de l’espace. Mais j'aime aussi beaucoup le travail de Régis Loisel, et bien sûr celui d'Emmanuel Lepage qui est aussi un ami… L'ensemble de mes lectures de jeunesse m'ont aussi énormément influencé : tout ce qui a trait au Nouveau-Monde comme Blek le Roc...

Comment avez-vous appris le métier ?

En autodidacte. L’avantage, c’est qu’on est toujours en recherche. Cela prend beaucoup de temps de tout apprendre seul mais à la sortie, des fois on en gagne. Je cherche, je creuse sans arrêt, je vais voir ce que font des aquarellistes... Il faut prendre des choses partout où on les trouve pour s'en inspirer.

Quel est votre point de vue sur la marche des auteurs qui a eu lieu à Angoulême cette année en janvier ?

Ouh là ! Sujet périlleux... Alors, sur le fond, c'est à dire que nous, auteurs de bande dessinée, nous nous acquittions de la cotisation de 8% sur nos revenus : je suis d'accord car c'est ce que l’État demande à tous les Français. Il n'y a donc pas pas de raison que nous ne participions pas comme tout le monde. Là où en revanche je ne suis pas du tout d'accord, c'est qu'on sait bien que les éditeurs paient de moins en moins et que c'est très difficile pour certains jeunes auteurs qui sont très mal payés.

Si les auteurs de bande dessinée étaient bien payés, alors les 8% ne poseraient pas trop de problème. Mais les albums se vendant moins bien, on sait bien que les éditeurs n'ont aucune raison de se mettre à payer plus leurs auteurs : c'est un serpent qui se mord la queue.

Est-il difficile de vivre de la bande dessinée ?

Je n'ai pas à me plaindre mais je ne suis pas du tout représentatif du métier. Cela dit, si j'étais allé à Angoulême cette année, ce qui n'a pas été le cas, j'aurais bien sûr fait partie de cette marche.

Avez-vous d'autres projets en-dehors de votre prochain album, Iroquois ?

Je réalise toujours des illustrations pour la revue Guerre et histoire. Je pense qu'après cette pause sur Les Poulbots, je vais rester un peu sur le Nouveau-Monde. Mais j'aimerais aussi vraiment beaucoup traiter la débâcle de la retraite de Russie car je pense qu'il y a là une petite histoire à raconter dans la grande Histoire. J'ai beau parfois prendre des chemins détournés, je reviens toujours à l'historique. Je ne sais plus qui disait qu'on fait ce qu'on aime lire et c'est quelque chose de très vrai pour moi.



Préférez-vous travailler seul ou avec un scénariste, comme cela a déjà été le cas, par exemple avec Tiburce Oger sur Canoë Bay ou Jacky Goupil sur Nelson et Trafalgar ?

Quand on travaille seul, c'est sans filet. Le scénariste est notre premier lecteur. Il faut vraiment commencer à dessiner quand on est sûr de son histoire... C'est plus de compromis de travailler à deux mais là où c'est pas mal, c'est qu'on ne fait pas toujours ce qu'on a envie de faire et ça apporte de la maturité, ce dont je manquais peut-être un peu au début, dans Fol par exemple. J'aime bien les deux, c'est très différent.

Infos pratiques :

Accès libre et gratuit à l'exposition Le Nouveau-Monde de Patrick Prugne
du mardi au samedi jusqu'au mercredi 29 avril 2015 :
Médiathèque de Quimperlé
Salle Charlie Hebdo
18, place Saint Michel
29300 Quimperlé

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