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La Cruauté de grandir

De la SF avec Lewis Trondheim

Pourquoi avais-tu cette envie de traiter du problème du choix professionnel dans la Petite Mort ?

C’est tout le sujet de la BD, et tout le sujet de ma vie, mais je ne l’ai compris qu’au moment d’écrire le troisième tome. Quand j’ai dit à mon père que je voulais faire du dessin, il m’a dit que je n’étais qu’un maillon de la chaîne et que je finirais par m’y faire. Puis j’ai travaillé pendant 5 ans dans une mairie et ça m’a rendu fou ! J’ai tout fait pour pouvoir partir, travailler le soir, etc.

La Petite Mort qui veut devenir fleuriste, c’est moi qui réponds à mon père que je serai auteur de BD. C’est ça le sujet de La Petite Mort : ne jamais abandonner ! J’ai proposé mon premier projet BD à Delcourt en 1996, il y a bientôt 20 ans et ils m’ont publié en 2012 !


D’où te vient cette narration particulière entre le strip et l'histoire longue ?

J’ai découvert cette narration chez Lewis Trondheim avec Le Pays des trois sourires. C’est un album génial : tu crois lire des strips en trois cases, mais tu te retrouves avec une histoire qui prend rapidement des proportions énormes et une fin géniale !

Je m’ennuie également très vite, j’ai besoin de finir rapidement quand j’écris. Ce format me permet de faire une page et de passer à autre chose si j’en ai envie. Mais le deuxième tome est plus linéaire que le premier et le troisième risque de l’être encore plus !


Pourquoi ce format un peu hybride entre album et manga ?

Le format album ne fonctionnait pas, surtout en 96 pages. Quand on m’a proposé ce format, je l’ai trouvé génial de suite ! Je pense qu’avec les couvertures, il a beaucoup contribué au succès de l’album ! Il attire l’œil ! C’est le premier de mes albums qui a dépassé mes chiffres de vente habituels. J’ai pu toucher un public qui ne me suit pas sur internet et qui ne me voit que comme un auteur de BD, ça me fait plaisir !

Tu penses aller au-delà du troisième tome ?

Le troisième tome devrait achever l’histoire de La Petite Mort. Mais l’univers est toujours là, j’aimerais faire un tome avec plus de gags, peut être les Petites Morts à travers les âges !

Comment fais-tu pour cumuler ton travail d’auteur de BD avec tes projets audiovisuels ?

J’ai besoin de tout ça, à des niveaux différents. Ces derniers temps, je me suis séparé de ma petite amie et je n’ai pas très envie de me voir à l’écran. Donc je dessine et j’écris beaucoup ! En fait, dès que j’en ai marre de tourner, je dessine ! Le dessin me vide de mes névroses, ça me purge. Et une fois que je vais bien, j’ai envie de tourner et de faire des blagues !


Quels projets pour l’avenir ?

Je suis en train de travailler avec Lewis Trondheim sur une série de SF en format court, des petits épisodes de quelques minutes. Ça devrait s’appeler Reboot, l’histoire d’un homme qui vend des fruits et légumes dans un supermarché, et qui, un jour, réalise qu’il est un robot.

En BD, je travaille bien sûr le tome 3 de La Petite Mort, Le Domaine des Vieux. Je prépare aussi un bouquin de strips qui accompagnera un numéro du Journal de Spirou avec Julie Gore, qui devrait s’appeler Le Renard, la Poule et le T-Rex. Je travaille également avec Elosterv sur Relation Cheap, qui devrait finir par paraître chez Delcourt, et qui a un tumblr dédié. Et je travaille aussi sur un album qui devrait s’appeler Dieu n’aime pas papa, dessiné par Camille Moog. Plusieurs BD à quatre mains !

Un petit mot de la fin ?

Ben n’abandonnez jamais, quoi [rires] Je pense qu’on peut tous arriver à quelque chose si on ne se dit jamais « je ne suis pas assez bien pour ».

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Commentaire (1)

J'adore Davy Mourier et sa Petite Mort. I Like !

Le 07/03/2015 à 16h10

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