Bienvenue au Royaume Robot
Comment avez-vous conçu le Royaume Robot ?
B. V. : Je voulais évidemment qu’il y ait des robots dans mon histoire, après tout c’est de la SF ! Les robots représentent souvent le prolétariat, donc je trouvais marrante l’idée d’en faire une noblesse !
J’avais besoin d’un visuel marquant. D’où l’idée des télés sur leur tête ! Puis je me suis dit qu’il faudra bien qu’on rencontre le Roi et le gag visuel m’est apparu comme assez évident. J’adore la double page où il apparaît, je la trouve drôle, mais j’ai peur que beaucoup arrêtent leur lecture ici. C’est une idée tellement stupide mise en scène de façon tellement sérieuse ! [rires]
F. S. : Il devait y avoir de la pluie sur son écran pour montrer son deuil. Finalement je suis partie sur les chutes du Niagara, plus marquantes… Et plus drôles !
B. V. : C’est la joie d’écrire ce livre : beaucoup de trucs ont l’air complètement débiles quand je les écris ! Je fais confiance à Fiona pour que d’une manière ou d’une autre elle rende ça... moins stupide ! C’est son vrai talent !
F. S. : J’ai juste à prendre ça au sérieux ! Je pense que l’on peut facilement s’identifier aux personnages et à leurs relations, qui semblent très naturelles. Du coup, on se fout de ce à quoi ils ressemblent !
B. V. : J’adore les scénaristes comme Grant Morrison, qui ont une imagination sans limite. Mais si comme lui j’aime écrire des trucs étranges et décalés, au fond, je ne parle que des relations humaines...
Vous faites apparaître pour la première fois un robot roturier, révolutionnaire à ses heures…
B. V. : La monarchie est toujours présente dans la fantasy. Cela me fascine qu’il en existe toujours dans notre monde. L’Arabie Saoudite a été un point de départ pour inventer le Royaume Robot.
Chaque fois que vous écrivez sur la monarchie, il y a un peuple à considérer. Partant de l'écran géant pour le roi, un vieil écran noir et blanc pour les gens du commun paraissait normal. Et Fiona y a ajouté plusieurs éléments !
F. S. : Jouer un programme pour enfant pendant une scène de massacre !
B. V. : Mon plan préféré de l’album !
Quelles ont été vos sources d’inspiration principales ?
F. S. : Surtout notre monde ! J’ai regardé des centaines de photos de voyages, d’endroits où j’ai vécu, de sites historiques… En fiction, je dirais beaucoup de Final Fantasy, pour le mélange entre magie et technologie. Parfois j’essaie de reproduire l’ambiance d’un Star Wars sans m’inspirer des visuels.
B. V. : On aime bien critiquer George Lucas entre nerds, mais j’ai beaucoup d’estime pour sa façon d’écrire Star Wars. Il a grandi en regardant Flash Gordon et a reprit ces éléments de son enfance, pour en faire une histoire très personnelle sur sa relation avec son père. Je ne voulais pas faire mon pastiche de Star Wars, mais j’ai reproduit sa démarche : prendre ce que j’ai aimé dans mon enfance et y mettre beaucoup de moi-même !

Cosplay
Vous attendiez vous à un tel succès pour une série indépendante ?

Cosplay
F. S. : Pas vraiment non ! Nous trouvions la série très… bizarre. On se disait que quelques personnes trouveraient ça cool, mais que la grande majorité ne serait pas vraiment attirée par cet univers !
B. V. : Nous pensions toucher un public de niche. Vraiment, ce n’est pas de la fausse humilité, mais je ne m’attendais pas un jour à donner une interview à un journaliste français sur mon « grand succès international » ! Vous êtes tous cinglés !
Des projets ?
F. S. : Je vais travailler avec Mark Waid sur Archie, un comic humoristique pour adolescents qui célèbre son 70e anniversaire cette année, en relançant la série au numéro 1.
B. V. : Je vais réaliser deux autres séries chez Image Comics. Un thriller militaire futuriste, We Stand on Guard avec Steve Skroce, qui racontera la résistance d’un groupe de Canadiens face à une invasion américaine au XXIIe siècle ! Il y aura aussi Papergirls, une série de mystère dont je ne peux pas encore trop parler !
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