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Les chats ne font pas les chiens (mais les renards font les poussins)

Le renard qui n’en était pas un !

 

Votre album présente des personnages aux personnalités marquées et tous très différents. Comment les avez-vous développés ?

Le cochon, c’est moi tout simplement. Il y a longtemps, je faisais des bandes dessinées pour offrir des cadeaux à ma famille qui mettaient en scène un lapin, un canard et occasionnellement un cochon, parce que j’ai l’habitude de me dessiner en cochon.

Un jour, j’ai écris une longue histoire pour la naissance du premier enfant de mon frère. Ça m’a donné l’idée de la ferme avec tous ses personnages. Je la vois un peu comme un village des Schtroumpfs, où je peux raconter plein de petites histoires !

 

Pourquoi avoir choisi comme personnage un renard qui arrive à tout sauf à être un renard ?

À l’adolescence, on est censé se définir socialement via ce que nous présente la télé ou autre. Mais c’est souvent un modèle dans lequel on ne se reconnaît pas ! Le renard c’est pareil, il est censé être fourbe, intelligent, rusé, un peu cruel et il n’y arrive pas ! Dans le fond, il n’a même pas vraiment envie de l’être.

De la même manière, j’ai pu essayer d’être le « mec cool » mais ça s’est terminé dans des catastrophes vestimentaires ! [rires] Et évidemment, en grandissant, on comprend à quel point tout cela était vain. Dans le fond, c’est une BD sur l’adolescence, sur le principe de s’accepter soi-même. Découvrir que l’on est l’opposé de ce que l’on est censé être mais qu’en fait, c’est pas bien grave !

 

À l’inverse la poule, qui a du mal à accepter que le renard puisse en fait être quelqu’un de sympa, représente l’injonction de se conformer ?

 

Pas vraiment ! La poule est avant tout la mère prête à tout pour récupérer ses poussins, celle qui va les chercher à la hache si besoin, pas la gentille maman poule ! Par contre, je faisais la BD pendant le débat sur le mariage pour tous. Je ne sais pas si ça a influencé l’album, mais ma copine trouvait que le fait que les poussins aient en quelque sorte deux mamans résonnait avec l’actualité.

Dans le fond, je pense que le renard est son propre ennemi. C’est lui seul qui cherche à se conformer à ce qu’il doit être. Il y a peut être le loup qui peut lui en donner l’injonction, mais plutôt parce qu’il ne comprend pas que le renard n’est pas tel qu’il est censé être.

 

Comment est né ce personnage du loup d’ailleurs ?

 

À la base il est né d’une autre histoire, où je l’avais imaginé comme un personnage mystérieux, un Jean Gabin des loups. J’ai essayé de le garder très sobre, parce qu’il fait peur aux animaux par sa seule présence ! Mais en même temps, il est un peu amorphe !

Il était beaucoup plus machiavélique au début de l’écriture, mais j’ai enlevé cet aspect cruel au personnage pour ne pas rendre le récit manichéen. Qu’il soit un carnivore est une motivation suffisante à son existence sans y ajouter la cruauté !

 

Et les poussins finalement ? 

Il s’agit tout simplement de mes trois neveux et nièces ! La plupart de leurs scènes avec le Renard sont des petites tranches de vie. J’avais un rapport un peu particulier aux enfants, auxquels j’avais tendance à parler comme à des adultes. Je ne comprenais pas que mes neveux et nièces paraissaient m’adorer alors que je restais assez distant, un peu mal à l’aise, sans trop savoir comment réagir en fait ! J’étais fasciné par cette espèce d’amour immédiat que peuvent exprimer les enfants. Évidemment maintenant je les adore !

 

Vos projets en cours ?

Je suis en train d’adapter l’album en petit court-métrage avec mes producteurs. J’aimerais pouvoir y ajouter des histoires de la ferme qui ne sont pas dans l’album ! Je travaille aussi sur un projet de BD interactive, une BD dont vous êtes le héros avec mes trois personnages du cochon, du lapin et du canard mais c’est un peu en pause pour le moment, ça prend beaucoup de temps !

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