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Colts et pompes funèbres

Un Charognard au Far West

Comment vous est venu le personnage de l’Undertaker ?

Xavier Dorison : Il a fallu qu’on crée un personnage qui ait d’abord des raisons de devenir Undertaker. Pourquoi devient-on shérif ? Pour faire régner la justice ou s’octroyer du pouvoir. Mais pourquoi devient-on Undertaker ? Parce qu’on n’a pas le choix et que l’on a un rapport très particulier à la vie et aux gens.

Il a fallu qu’on définisse ces motivations, qui apparaîtront à partir du deuxième tome, parce que son métier n’est pas qu’une couverture pour fuir un passé délicat. Il faut aussi lui trouver une attitude, c’est à dire pas seulement ce qu’il fait, mais surtout la façon dont il le fait.

Ralph Meyer : Physiquement l’idée principale était de s’éloigner le plus possible de l’image habituelle du croque-mort en BD, celui de Lucky Luke. Avoir un personnage cabotin, drôle et doté d’un sens de la répartie amenait un ton intéressant à développer pour son côté décalé. Graphiquement, j’ai tendance à aller vers des personnages physiquement « beaux », mais j’ai pu faire les concessions suffisantes à Xavier pour que Jonas Crow ne soit pas juste un beau gosse !

Xavier Dorison : Au final, le personnage est graphiquement beau mais aussi intelligent, ce qui n’est pas facile à rendre. Et comme il est odieux, on accepte plus facilement qu’il soit beau et intelligent à la fois !

L'Undertaker est accompagné de personnages que l’on n’a pas l’habitude de voir dans un western…

Xavier Dorison : Pas tous ! Rose tout d’abord : conservatrice, autoritaire et énergique, on retrouve un personnage assez proche joué par Katharine Hepburn dans Une Bible et un Fusil ! Cependant, si on la voit pour l’instant comme une anglaise coincée, vous allez en découvrir plus à son propos : femme meurtrie, elle est également pétrie de contradictions.

Le binôme entre l’Undertaker et Rose nous est apparu rapidement, parce qu’il est logique : l’un va roter sans gêne à table, l’autre s’en offusquer immédiatement ! Il y a un terme pour ça dans notre beau métier, c’est « polariser son casting » !

Il fallait aussi des personnages pour occuper la partie du « spectre » psychologique qui n’est pas déjà couverte par ce binôme. J’aimais bien l’idée d’avoir un personnage qui leur dise leurs quatre vérités à tous les deux, ce qui est aussi très pratique pour faire passer du sous-texte. Mme Lin, cette ancienne domestique chinoise débarrassée de toute forme de diplomatie est née ainsi !


Quels sont vos projets pour l'avenir ?

Ralph Meyer : Ma priorité c’est Undertaker pour les années qui viennent. On a encore beaucoup de choses à raconter avec ce personnage !

Xavier Dorison : Dans un mois à peine, vous pourrez découvrir la fin de la série Le Syndrome d’Abel. Un roman graphique d’aventure est prévu pour le mois de juin, Le Maître d’Armes, avec Joël Parnotte au dessin. Ce sera la dernière aventure de Hans Talhoffer, le maître d’arme de François Ier, un « badass de première classe » comme le définissent mes enfants !

Au mois d’août, je sors le deuxième tome du Chant du Cygne, une histoire qui se situe pendant la Première Guerre mondiale. Il y aura aussi le deuxième tome de Redskin. Fin 2015, le nouveau tome de Kriss de Valnor devrait sortir et début 2016 le nouveau tome de Thorgal !

Un album co-scénarisé avec Fabien Nury et dessiné par Laurent Astier devrait s’intituler Comment faire fortune en juin 40 ? Comme son nom l’indique, l’intrigue se déroule en juin 40, pendant la débâcle : la Banque de France cherche à mettre ses réserves d’or à l’abri et en met notamment 4 tonnes dans un fourgon blindé à destination de Bordeaux. Sauf que les routes sont bloquées et que l’un des convoyeurs en parle à l’un de ses copains, braqueur à la petite semaine… Ce sera un album plutôt drôle, une véritable aventure avec un peu d’humour !

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