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Wilfrid Lupano, spécialiste de rien et curieux de tout

Un univers sans limites

Quand vous écrivez un scénario, avez-vous en tête un nom de dessinateur ou pas ?

Cela dépend des projets. Les Vieux Fourneaux ou Azimut sont des séries écrites depuis le départ pour un dessinateur, c’est donc du «sur mesure». En revanche, Le Singe de Hartlepool, Ma Révérence, ou L’Homme qui n’aimait pas les armes à feu ont été écrits sans que je ne me préoccupe de savoir qui allait les dessiner. Ce n’est que dans un second temps, lorsque mon travail d’écriture est totalement achevé, que je pars en quête du bon dessinateur, avec parfois l’aide des éditeurs à qui je fais lire mes projets. C’est par exemple Delcourt qui m’a suggéré Paul Salomone après avoir lu mon scénario de L’Homme qui n’aimait pas les armes à feu.

Azimut, une série faites sur mesure pour le dessinateur Andréa !

Azimut, une série faite sur mesure pour le dessinateur Andreae !

Après vos cinq tomes de Sarkozix, la BD d’humour vous semble un bon moyen de parler de politique ?

Oui, mais pas forcément sous la forme qu’on avait choisi dans cette série. Pour commenter les événements politiques, le dessin de presse reste à mon avis plus efficace, parce qu’en BD, le temps de réalisation des planches et les délais de publication font que lorsque le livre sort, les événements qui sont critiqués sont déjà passés depuis des mois, ce qui est long en politique. En revanche, pour parler de la politique en général, de ses travers, de sa mécanique occulte, la BD me parait tout-à-fait légitime.

Quelles sont vos prochaines sorties ?

L'un de ses projets aura-t-il le même destin que Ma Révérence, primé à Angoulême ?

Ma Révérence, un des nombreux projets
de Lupano, primé à Angoulême

Je prépare plusieurs projets. D’abord, chez Delcourt, je sors dans quelques mois une histoire entièrement muette de près de 250 pages avec l’étonnant Grégory Panaccione au dessin. Ça s’appelle Un Océan d’amour.

En 2015, il y aura aussi Traquemage une série d’un tout nouveau genre littéraire : la Rural Fantasy fromagère, que nous venons d’inventer avec l’excellent Relom au dessin. Les dessins sont sublimes, l’aventure est époustouflante. Après, il faut aimer le fromage.

Sinon, chez Vents d’Ouest, il y aura une série nommée Communardes ! qui parle des femmes engagées dans la Commune de Paris, celles que l’on a appelé les Pétroleuses. Bref, plein de trucs.

Qu’est-ce qui prime ? L’époque, une histoire ou les personnages ?

C’est toujours le propos de l’histoire qui prime à mes yeux. Il n’y a selon moi pas de bons ou de mauvais sujets, ni de période historique plus intéressante qu’une autre. C’est seulement la façon dont on traite ce sujet qui change tout.

Lupano vous entraine en pleine révolution cubaine

Avec L'Homme de l'année 1967, Lupano vous entraine en pleine révolution cubaine.

Après, il m’arrive de demander aux dessinateurs dans quel type d’époque ou d’univers ils ont envie de travailler, parce que pour eux, c’est souvent plusieurs années d’immersion, donc autant que ça reste un plaisir. Mais je ne me tiens pas toujours forcément à leurs demandes, parce que je considère que c’est aussi mon rôle de leur faire découvrir des périodes ou des cultures auxquelles ils n’ont pas forcément pensé dans un  premier temps, et qui leur permettront tout de même de s’exprimer.

Enfin quel lecteur de BD êtes-vous ? Quels sont les derniers albums que vous avez lu ?

J’ai beaucoup aimé Les Ombres, de Zabus et Hippolyte, et aussi Une Affaire de caractères, de François Ayroles.

Et quel est l’album écrit par un autre scénariste que vous auriez aimé écrire ?

Je me rends compte en essayant de répondre à cette question que je n’ai pas beaucoup de BD « avec scénariste » dans mes favoris... J’en tire les conclusions qui s’imposent...

J’aurais bien aimé écrire Retour à la Terre à la place de Ferri. Et n’importe quel Astérix de Goscinny. Et Oumpah-Pah.

Quand Lupano s'empare d'une anecdote, il en fait une BD étonnante !

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