Prix jeunesse d’Angoulême en poche, Joris Chamblain n’arrête pas d’écrire pour autant. Avec ses nombreuses héroïnes pas cruches du tout, cet auteur a encore pas mal d’histoires à nous raconter ! Entretien avec un auteur heureux.
Raconter des histoires, un terrain de jeu sans fin !
Pourriez-vous résumer votre parcours ?

Nini la petite sorcière prête
pour mener l'enquête !
Vers l’âge de 20 ans, j’ai participé à un fanzine en tant que dessinateur. Ça m’a permis de rencontrer ma femme déjà, mais aussi d’écrire mes premiers scénarios ou pour moi, ou pour d’autres membres de l’équipe.
Au bout de 6 ans, fort de cette expérience et de précieux conseils, je me suis lancé dans la BD pro. J’ai signé mon premier contrat BD un an après, une commande de bac@bd : La recherche d’emploi, sorti en 2010. J’ai également publié 2 histoires courtes dans le Lanfeust mag la même année. En 2011, j’ai signé 2 contrats perso : l’histoire de deux petites sorcières d’un côté, et celle d’une petite Cerise de l’autre…
Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire la BD ?
Je suis tombé dans la BD étant tout petit. Mes parents en ont énormément. J’ai toujours aimé ce système narratif, j’ai dévoré des palettes de mickey parade…et tout petit déjà je disais que je voulais faire de la BD (ou être concepteur de Lego). Mes maîtres sont Franquin, Roba pour l’enfance. Vers l’adolescence, j’ai découvert l’univers de Lanfeust et surtout la bonne humeur qui semblait régner parmi les auteurs du monde de Troy. Ça a été une révélation, il FALLAIT que je fasse partie de ce monde (le monde de la BD, pas de Troy) !
Comment conciliez-vous BD, roman, livres jeunesse et guide d’activité : un genre vous tient-il plus à cœur ?
Peu importe le support, mon rôle est de raconter une histoire. Ce n’est pas vraiment de la conciliation, c’est juste un plaisir de passer de l’un à l’autre. Ça permet de se renouveler, de ne pas tomber dans une routine et de changer de langage. Forcément, j’aurais tendance à dire que le scénario BD est le genre qui me tient le plus à cœur, car c’est celui qui m’a lancé dans ce métier. Mais c’est un genre que je maîtrise maintenant, j’ai donc envie de sortir de ma « zone de confort ».

Premier saut en parachute pour les héros de Géo Ado !
J’ai découvert le roman tout récemment, et j’ai pris un plaisir fou !! J’aime écrire, tout simplement. J’aime moins le livre-jeunesse, je ne suis pas trop à l’aise avec la nécessité de résumer. Quant aux guides d’activités, ils font partie intégrante d’un projet complet qui démarrera en juin 2015.
Passez-vous autant de temps à écrire pour chacun d’entre eux ?
Forcément non ! Mais calculer l’écriture en volume horaire n’a pas vraiment de sens en réalité. Je peux passer des heures, les yeux au plafond, à réfléchir à mon histoire et la tomber sur papier ensuite en quelques heures. Ou alors, je vais passer plusieurs mois à découper un album case par case en essayer de trouver le dialogue et l’émotion les plus justes possibles. Tout cela est très aléatoire d’un projet à l’autre. Avec la pratique, je constate que je suis de plus en plus rapide. Ça me permet de multiplier les projets !

En ce soir d'hiver, la famille Winter va vivre une drôle d'aventure !
Qu’est-ce qui vous semble différent dans le travail pour la jeunesse par rapport à un public adulte ?
Pour le moment, mon travail « adulte » n’est pas encore visible. Les éditeurs sont un peu frileux à me voir m’éloigner de la jeunesse. Mais j’ai écrit des histoires adultes !
La différence qui me semble importante, c’est la responsabilité de l’auteur. Quand j’écris pour les enfants, LA question que je garde en tête est : qu’est-ce que l’enfant va en retirer ? Je suis un peu effrayé parfois par les valeurs défendues par certaines BD jeunesse. En tant qu’ancien directeur de colo et de centre de loisirs, j’ai forcément une démarche de progression pédagogique dans mon propos. Quand j’écris pour les adultes, j’ai moins cette démarche.
Votre Avis