ZOO

Alex Alice, prêt à redécouvrir les étoiles…

Auteur du Troisième Testament et de Siegfried, Alex Alice revient avec un album solo. De ses poches pleines de projets, il sort une épopée spatiale dans l'Europe du XIXe siècle. Rencontre avec un auteur fantastique.

Un nouveau projet dans les étoiles

Comment êtes-vous venu à la BD ?

J'ai toujours eu envie de faire de la bande dessinée et de l'animation, mais je n'ai pas fait d'études artistiques. Mes études de commerce m'ont amené à organiser un festival avec des camarades, inviter des auteurs, recevoir des conseils... J'y ai rencontré Xavier Dorison avec qui j'ai écrit ma première série et Jean-Claude Camano de chez Glénat qui a édité Le Troisième Testament. J'ai appris auprès des professionnels, au fil des rencontres.

Pouvez-vous nous parler de votre nouveau projet, Le Château des étoiles ?

Couverture de la gazette du Chateau des Etoiles

Croquis pour la couverture de la
gazette du Chateau des Etoiles

J'avais envie de le faire depuis longtemps. C'est une aventure spatiale au XIXe siècle, basée sur les hypothèses scientifiques de l'époque : on pensait que le vide spatial n'était pas vide, mais rempli d'une substance qu'on appelait l'éther, et dont on pensait qu'elle portait les ondes lumineuses, de la même manière que l'eau est portée par les vagues.

Dans Le Château des étoiles, l'existence de l'éther va être prouvée et un moteur créé. La course à l'espace est alors lancée... Je voulais partir d'un contexte historique, référencé, et emmener le lecteur vers une aventure merveilleuse, étrange, excitante... Prendre ces hypothèses-là régénère et réenchante tout le principe de la conquête spatiale à mes yeux.

Contrairement à vos précédents albums, celui-ci s'adresse aussi à la jeunesse ?

Il y a une volonté d'être tout public, ce que j'ai fait jusqu'ici étant plutôt destiné à des adultes ou grands ados. Ici, on a une aventure à la Jules Verne, auteur que j'ai découvert à 9/10 ans. Je ne voyais donc pas de raison d'exclure les enfants de ce récit. Sachant cela, j'ai fait un effort de lisibilité et de clarté, parce que c'est le genre de livre que j'aurais voulu lire à cet âge. Donc ce n'est pas destiné aux enfants mais ça leur est accessible.

On sent dans ce récit une influence d'Hayao Miyazaki...

C'est vrai qu'avec le titre, l'influence est assumée ! Avec le choix du sujet, l'aéronautique, du lieu, autour de la Bavière, et de la période, au tournant du siècle, on est forcément cousins. Graphiquement, il y a une familiarité. Mais je pars du réel pour m'inspirer, d'endroits que j'ai visité gamin, qui m'ont marqué. Je me base là-dessus, je ne cherche pas à me positionner par rapport à l’œuvre de Miyazaki, que j'adore ceci-dit. Ces thématiques me plaisait, me fascinait et faisait partie de mon univers avant que j'ai la chance de découvrir Miyazaki.

Marie Dulac, a tenté d'atteindre l'ether en montgolfière...

Marie Dulac est déterminée à prouver sa théorie sur l'éther

Sous quelle forme sera publiée cette série ?

C'est un diptyque, qui ouvre un univers. Il y aura peut-être après d'autres histoires. Mais on va faire quelque chose d'un peu spécial : cette histoire sera pré-publiée sous forme de journaux en grand format. Trois numéros vont sortir au printemps. Ça avait été fait sur des albums de Tardi et j'étais tombé amoureux du format, avec des grandes pages, des suppléments... Ça permet de mieux rentrer dans l'univers.

Ce projet-là collait bien. Ça se déroule au XIXe, l'époque où on publie beaucoup dans les journaux sous forme de feuilleton. Dans cette logique, j'ai pensé l'histoire en épisodes. En terme de récit ça me donne une contrainte que j'adore, ça oblige à une certaine concision et à un certain rythme. Il ne faut pas seulement que l'album soit satisfaisant, il faut qu'à chaque tiers d'album on ait lu quelque chose qui soit pleinement satisfaisant. Ça apporte une densité qui me plaît.

Haut de page

Commentez

1200 caractères restants