ZOO

Pierrick Starsky, créateur d'une revue qui détone !

Mot d’ordre : liberté et créativité

Comment choisissez-vous les auteurs que vous publiez dans Aaarg ! ?

Ça s'est déterminé assez naturellement à la naissance du projet. Dans les nuits blanches à y réfléchir, une équipe de base s'est dessinée par affinités humaines et créatives. On reçoit aussi des centaines de propositions. On dit quasiment non à tout par manque d'espace ou de cohérence avec ce qu'on fait. Mais de temps en temps, on a un coup de cœur. Notre indépendance, on y tient parce qu'on peut alors choisir de prendre le risque et faire ce qu’on veut. Il y a un noyau fixe, et c'est évolutif.

On trouve aussi dans Aaarg !  des nouvelles, des chroniques... Le format n'est pas une limite ?

On essaie d'avoir une cohérence tout en essayant de proposer des choses très différentes, comme si on pouvait mettre Bergman et Carpenter dans une même séance. Ce que je trouverais cohérent, mais qui pourrait choquer certains. C'est bien de pouvoir changer de support de lecture, d'avoir des univers différents. C'est une des richesses de Aaarg !.

La seule balise qu'on ait, c'est cette cohérence éditoriale qui est très liée à notre ressenti personnel. Parfois il nous faut du temps pour comprendre et formaliser pourquoi on ne prend pas quelque chose, mais sur le coup on sait que ce n'est pas possible. On fait appel à nos émotions et nos envies.

Il n'y a jamais de bagarres dans l'équipe sur les contenus ?

Oh si ! Mais on est une équipe soudée qui fonctionne très bien. On est dans le partage, on apprend les uns des autres. Très souvent on n'est pas d'accord, mais dès le départ on avait choisi de ne pas avoir de comité éditorial. Je suis rédacteur en chef et ça a été accepté, bien qu’au final tout le monde donne son avis. Sauf exceptions, les décisions sont collectives. Mais quand on n'est pas d'accord et qu'il faut trancher, là j'interviens. Ce qui n'est pas facile.

Vous comptez ouvrir un espace à Marseille dans l'esprit de la revue ?

Pour l'instant le rideau est tiré, on n'a pas encore emménagé. On a énormément de travail, mais si tout va bien le lieu ouvrira en mars. Ce sera une boutique, un lieu de rencontre, un café... Ce qui nous manque aujourd'hui c'est de la force vive, de l'humain motivé et des fonds. Le bénévolat ça ne marche pas à long terme, les gens s'épuisent et n'ont pas le temps. Mais on espère pouvoir continuer à générer la synergie qui nous permette de nous développer, continuer à payer les auteurs et avancer en gardant la même autonomie. Tout en pouvant faire croûter un maximum de gens.

La revue est pour l'instant bien engagée, comment envisagez-vous la suite ?

C'est dur à savoir, on est sur un démarrage. C’est comme une course : on peut faire un bon départ, être parmi les premiers et se faire un claquage avant l’arrivée. Mais même si on se plante, on aura bien fait notre boulot et ça c'est une réussite. Bon on aimerait éviter d'avoir des dettes en plus sur le dos et continuer à développer ce projet dont on est super fiers, mais ça on ne peut pas savoir.

Et puis si on veut rester indépendant, si on veut s'en sortir vivants sans avoir besoin d’un matelas de billets offert par des investisseurs qui pourraient avoir à terme envie de nous avaler, on a intérêt à être bons. En tout cas, on fait tout pour.

Haut de page

Commentez

1200 caractères restants

En poursuivant votre navigation sur le site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous proposer des services adaptés à vos centres d’intérêts et vous offrir meilleure expérience utilisateur.