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Nancy Pena, conteuse à l'univers envoûtant

Un univers singulier

Comment est-ce que vous avez travaillé l'univers graphique pour Médée ?

Médée, face à ses souvenirs...

Médée, face à ses souvenirs...


Le pays natal de Médée, c'est la Colchide. C'est un univers qui était déjà mythique pour les Grecs, ce n'est pas du tout un univers historique. Du coup j'étais assez libre et j'ai fait un mélange entre plusieurs cultures : grecque, assyrienne, égyptienne... Mais il n'y a rien d'historique là-dedans. C'est un univers assez hétéroclite. J'ai fait des recherches architecturales, de costumes, de motifs autour de ces univers antiques. J'ai tout mélangé et ça a donné l'univers de Médée.

Les ornements décoratifs, les motifs sont effectivement très présents dans votre travail...

J'ai vraiment le goût de la chose iconographique, en aplats, décorative.... Je suis très intéressée par l'art nouveau, par la période du japonisme, la façon dont les Européens ont réinterprété les influences qui venaient du Japon... Et c'est vrai que ça transparaît dans mon travail.

Vos histoires sont très influencées par les contes et légendes, d'où vient cet attrait ?

La jeune fille et son kimono préféré dans le Chat du kimono

La jeune fille dans Le Chat du kimono

Très tôt, mes parents nous ont raconté des histoires à ma sœur et moi. Mon père était féru de mythologie gréco-romaine et ma mère nous racontait plutôt des contes européens comme ceux de Grimm, d'Andersen...

Je me suis rapidement rendue compte qu'il y avait des liens entre tout ça : certaines histoires de la mythologie grecque correspondent à des thèmes d'autres cultures par exemple. J'ai eu l'impression très tôt qu'il y avait comme un creuset universel d'histoires, dans lequel on pouvait puiser, qu'on pouvait recombiner.

Dans Le Chat du kimono par exemple, les chats qui s'animent sur le kimono, ce sont les robes de Peau d'âne pour moi. Je me suis inspirée de ce conte.

Mais ce qui est drôle, c'est que des lecteurs m'ont appris que cette légende de kimono animé existait aussi au Japon ! Il y a donc vraiment des thèmes communs.

Vous travaillez généralement seule sur vos BD, est-ce que le travail à deux sur Médée  vous a donné envie d'autres collaborations ?

Je me sens plus illustratrice qu'auteure pour Médée. Mais je préfère travailler seule, parce que c'est un vrai travail de création. Ce que j'aime bien dans ces cas-là, c'est la partie d'improvisation et de surprise qu'on a quand on est seul. Hors là, à deux, ce n'est pas possible. Dans une collaboration, il faut que ce soit structuré.

Et puis Médée va quand même me prendre un certain temps : il y a quatre tomes de prévus, peut-être cinq si la série marche. Donc effectivement, à côté, je préférerais retrouver un travail plus personnel avant de réattaquer une collaboration.

Quels sont vos projets ?

Le prochain tome de Médée sortira en janvier 2015. J'ai également d'autres projets, mais je préfère ne pas en parler maintenant. Je ne sais pas si je vais pouvoir faire ça à côté de Médée, qui est quand même un gros travail, donc on verra !

Médée petite fille et encore insouciante

Médée petite fille et encore insouciante

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